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L’histoire des thermes de SPA

La tradition thermale de Spa

Le thermalisme tel qu’on le connaît et le pratique aujourd’hui remonte en réalité à la nuit des temps de notre civilisation, romaine en particulier. Le bain est la thérapeutique la plus vieille du monde. On n’exclut d’ailleurs pas pour ce qui nous concerne que le nom de Spa nous arrive en ligne droite du latin sparsa, de spargere : jaillir.

HISTOIRE DES THERMES DE SPA…

Connue pour ses eaux thermales, Spa commence à prendre son essor au XVIème lorsque la réputation des eaux entraîne un réel commerce.

En ce temps, c’est surtout la cure par ingestion de grandes quantités d’eau qui prévaut.

Pour l’anecdote, le curiste, appelé « Bobelin », avait un cadran en ivoire sur lequel il comptabilisait la quantité d’eau consommée. Il se munissait également d’anis ou de cardamone pour aider à la digestion de cette eau très minéralisée et aider à oublier son goût.

Spa a été la première à exporter ses eaux dès le XVIe siècle dans les régions proches puis dans toute l’Europe, accompagnant ainsi la renommée grandissante de ses cures.

Le terme Spa est devenu un terme générique pour le thermalisme en anglais et dans quelques autres langues.

Spa étant devenu un rendez-vous couru de la noblesse et de la bourgeoisie européenne, l’empereur Joseph II (après sa visite en 1781) surnomma la ville le « Café de l’Europe ».

Et c’est d’ailleurs à Spa qu’est né le premier casino moderne, la Redoute, à l’initiative des co-bourgmestres Gérard de Leau et Lambert Xhrouet. Parmi les personnalités ayant séjourné à Spa, retenons Victor Hugo, le tsar Pierre le Grand, Alexandre Dumas père, Meyerbeer.

La reine Marie-Henriette associa son nom et sa destinée à la ville. Elle a en effet vécu à Spa plusieurs années et a contribué à sa renommée.

Un peu plus tard toute la famille royale de Belgique, notamment la reine Marie-Henriette qui y mourut en 1902. Elle associa son nom et sa destinée à la ville. Elle a en effet vécu à Spa plusieurs années et a contribué à sa renommée. Une source essentielle à la vie de Spa et à la vie des Thermes porte son nom : la source Marie-Henriette.

Giacomo Casanova, fin connaisseur des villes d’eau européennes, écrit dans Histoire de ma vie que “Spa, […] cet enclos où, au nom de je ne sais quelle convention, toutes les nations d’Europe accourent une fois l’an en été pour y faire mille folies; j’ai fait les miennes comme tout le monde”, ajoutant ailleurs que “dans ce trou nommé Spa”, sous prétexte de “prendre les eaux”, l’on accourt “pour des affaires, pour des intrigues, pour jouer, pour faire l’amour, et pour espionner aussi”.

La plupart des grands noms du XVIIIème siècle s’y sont côtoyés, têtes couronnées et personnages illustres, qu’ils appartiennent à la noblesse, au clergé ou à la bourgeoisie aisée. Dès leur arrivée, ils se faisaient inscrire sur la « Liste des Seigneurs et Dames », qui comportait chaque année de 600 à 1200 curistes accompagnés de leur suite. Ces chiffres représentent pour l’époque un afflux considérable.

Spa n’échappera pas aux bouleversements et aux rigueurs de la période révolutionnaire. Les curistes fréquentent de moins en moins la ville d’eau. Comble de malheur, en août 1807, un incendie ravage le cœur de la cité. Spa ne retrouvera plus le rayonnement international du XVIIIème siècle. A la fin du XIXème et au début du XXème siècle, la ville connaît un important développement urbanistique avec la construction de la Galerie Léopold II et les Pavillons en 1878, le Pouhon Pierre-le-Grand en 1880, la Villa Marie-Henriette en 1885, le Lac de Warfaaz en 1892, l’Eglise St. Remacle consacrée en 1886 et bien sûr le bâtiment des Thermes en 1862 encore visible aujourd’hui. Cette infrastructure thermale sera dotée de 54 baignoires équipées et bains de tourbe, pour ouvrir en 1868.

La Ville modernise l’établissement thermal en 1905 mais la Grande Guerre supprime toute activité touristique, transformant Spa en un vaste lazaret de l’armée allemande.

L’un des événements les plus importants de l’entre-deux-guerres fut certainement la création en avril 1921 de la Société Spa Monopole par le Chevalier de Thier. Le commerce des eaux qui avait été florissant jusqu’au XVIIIème siècle, après avoir connu une longue éclipse au XIXème siècle, allait ainsi prendre une véritable dimension industrielle.

L’après-guerre voit les débuts du thermalisme social avec l’inauguration des Heures Claires en 1949. L’annonce de la fin du remboursement des cures thermales par la sécurité sociale fin des années 80 a incité la ville de Spa et la Société Spa Monopole, concessionnaire de l’établissement thermal, à entamer une réflexion sur le renouveau du thermalisme. Cette réflexion aboutit peu de temps après à la concrétisation du projet de construction d’un nouveau centre thermal sur la colline d’Annette et Lubin.

Le nouveau bâtiment abritant les « Thermes de Spa » doit sa conception à l’architecte Strebelle, architecte de la Place Saint Lambert à Liège.

Si depuis 1868 on affectionne les Thermes de Spa, c’est que dans ce périmètre préservé de nature, l’eau, partout présente, est comme chargée de la force de la terre.

L’évolution du nombre de curistes est directement liée aux décisions prises en matière sociale. Ainsi, de plus de 12 000 curistes durant la période de remboursement partiel par la sécurité sociale, le résultat passe à moins de 5 000 curistes en 1987.

Les années qui ont suivi ont vu la fréquentation se redresser peu à peu mais il était évident que les thermes devaient s’adapter à cette nouvelle situation. Le nouvel établissement thermal est ouvert en mars 2004 et les chiffres de fréquentation sont plutôt encourageants : 54 112 visiteurs en 2004, 96 607 visiteurs en 2005, 175 000 visiteurs en 2015.

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